aux signataires qui réclament la grève de poètes:

Je me sens personnellement agressé par votre texte. On n'a pas à me dire ce que je dois faire, on n'a aucune éthique à m'instruire, aucun ordre qu'il soit morale ou autre venant d'une corporation à laquelle j'appartiendrai, je sais ce que je dois faire et je ne signe rien en tout état de cause.

Je sais réfléchir par moi-même, mon travail c'est la lutte, écrire et donner du poing, rendre des coups, il n'y a pas à faire grève, bien au contraire, et de toute façon ceux qui disent faire grève le faisaient déjà à l'intérieur de leur écrit, dans leur pensée même, faisait le beau en écrivant de petite choses bien instruites de références, mais c'est creux, c'était déjà la grève totale de l'écriture, donc c'est très facile de dire de faire la grève après ça.

Pas de grève !

pas de faux groupes avec des faux amis qui viennent là pour des raisons très différentes, certains étant déjà allé bien des fois à toutes les fondations (je sais ils ont prévus toutes les critiques dans leur texte les malins), l'écrit c'est déjà une lutte avec soi, en soi, quelque chose qui n'a rien à voir avec l'auteur qui signe, le droit de mon Hauteur.

Ecrivain ça veut rien dire, artiste ça veut rien dire.

Sous-merde!

Sous-merde c'est déjà beaucoup mieux.

Et la sous-merde n'a rien entendu de ce discours moraliste qui cause dans les bons endroits et les bons tuyaux, ça lui passe bien bien au-dessus de sa condition d'entravé et de sa parole calamiteuse... On n'a pas à me dire ce que je dois être, ni devenir, quelle est mon existence et si je suis dans les bons clous (dorés pour certains de la liste) de la pensée, si mon acte est juste ou non, ça c'est à voir avec l'éditeur, le lecteur, le public qui me reçoit, les gens que je croise: c'est avec eux que j'ai une discussion possible qui me remettra ou non en question, pas ce genre de texte commun, certainement pas ! je n'écris pas en commun, même si l'écrit-pute me tient, je ne signerai jamais rien de commun !

signé : Charles Pennequin.