nous sommes le chant du manque à soi
le chant du chaînon reversé au vide
de je. nous sommes le chant
de la somme de l’appartenance
à rien. de la division chantée dans
dans le vide de l’individu.
l’individende du un
vendu à tous les vents.
nous sommes le chant des plus-tais-rien
qui habitent le taisant
tout en parlers de travers.
et des bêtes se cachent dedans
des bêtes se cachent dans le parler
elles sont venues de loin.
des bêtes nous ont montré
le cosmos depuis nous
alors nous sommes aussi
devenus des bêtes
à fuir le monde.
il a fallu apprendre à nous cacher
c’est alors nous sommes venus
dans la vie.
la vie est une bête
dans laquelle nous croyons nous cacher
du reste de l’animalité.
nous sommes ainsi venus nous cacher
dans la vie car nous avions
des ennemis qui nous poursuivaient
depuis le cosmos.
cela ne nous ressemblait pas
d’être poursuivis
et d’avoir des ennemis
du cosmos.
cela ressemblait plus aux bêtes
qui ont au fur et à mesure
pris notre place dans le vivant.
elles nous ont remplacées
depuis notre bouche et nos mains
ainsi que depuis tous nos organes.
il nous a donc fallu faire taire
la bête poursuivie
en nous pour reconquérir le corps.
il nous a donc fallu aussi nous cacher
dans le vivant à notre tour.
(nous devons voyager
en nous-mêmes
tels des parasites
de l’individu)
(individu : vide déversé des plusieurs
dans tout le un qu’on a en moins
dans le reste des dus)
(individu est la somme de toutes les absences qui nous composent)
(individu est la somme des chances qu’on a
à chanter son divisé
dans l’existence double zéro)