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HOTEL DE L’UNIVERS – HEDI CHERCHOUR. VANLOO EDITIONS. AVRIL 2024

Dans l'Hôtel de l'Univers, la vie est un putain de chantier !

  travaux en cours

1 - Je lis le livre d'Hedi Cherchour et je livre mes impressions sur son écriture, son style, ses moments rapides visionnés à la loupe.

Hedi Cherchour aime ramasser les phrases en quelques mots. Il y a d'un coup comme une explication, une lumière, une approbation à tout ce qui vient d'être écrit, à toutes les actions dites. C'est cela qui embrasse la phrase, la revisite, l'explique, mais cette explication nous ne l'attendons pas bien souvent. Elle monte seule dans notre regard et raconte cet intérêt qu'on pouvait avoir pour telle action. C'est comme une signature, celle de l'enfant bien souvent. Mais cette signature nous surprend nous lecteurs, elle nous intrigue au fur et à mesure des pages, nous fait finalement douter à cause justement qu'on interprétait différemment, ou que le petit personnage, cet enfant, voyait les choses autrement depuis son (ses) intérieur(s). Et on découvre ça en fin de phrase, sur quelques mots, trois fois rien. Le regard de l'enfant, sa pensée qui retourne tout.

Ce regard d'enfant (Farida) se maintient même à l'âge adulte.

Un Enfant myope mais qui voit l'immédiat des choses.

Son corps grandit mais son regard est toujours autant fulgurant. Il nous dépasse d'une tête dans le texte. Sa parole parle des langues, du problème des mots, les nouveaux mots du père. Elle nous parle des langues, celle que la mère ne peut comprendre, puisqu'exilée dans sa langue sienne au fond de sa cuisine et celle que ce père remâche obsessionnellent en roulant vers ses chantiers. Un moment, Farida écrit même : L'exil est un charabia.

 

Farida c'est un regard qui fouette le réel d'une situation, ses yeux tout ronds qui grossissent l'instant, ce qui fait qu'il y a parfois des effets de loupe, des ralentissements dans les actions qui tendraient à accélérer le train de la fiction. ("C’est vrai que quand j’écris, je tire une balle, au début la balle va vite et ensuite elle ralentie et on peut voir à travers son ralenti les dégâts stratosphériques. " Hedi Cherchour)

Peu importe qu'on ait vécu ou pas des situations similaires au final, ce qui importe, il me semble, c'est qu'on est retournés dans notre lecture. C'est là que réside l'étrangeté, dans ces spots qu'elle allume, ces focales qu'elle place telle une peintre qui dessine patiemment un détail, puis rire un trait et file ailleurs.

2 - Les personnages apparaissent puis disparaissent. Mais on reste attaché à eux (grâce au regard porté de la narratrice, Farida).

Ils sont très prégnants.

Et du père naissent de nouveaux personnages, de sa disparition viennent des doubles , drôles, inquiétants ou tristes, Yanis ou Soltan

Un peu des fantômes du père mais sans les responsabilités, des gens perdus qui réagissent à leur manière dans la France des années 90

Puis une sœur de Farida, Mouni.

C'est elle qui nous fait faire la traversée avec Farida jusqu'à la deuxième partie du livre.

Puis qui disparaît violemment.

Mouni représente bien la seconde partie en disparaissant tragiquement dedans.

3 - La disparition des personnages.

Au début il y a une épaisseur, une lenteur dans l'action même, qui est de moins en moins tenable au fur et à mesure de l'écriture ; les derniers personnages représentent ça. Ils apparaissent en coup de vent, disparaissent d'un trait de plume (Caroline de Sav, Doumé d'Endoume).

En fait, les personnages ont de moins en moins de place, ils rétrécissent au fur et à mesure que le personnage principal soit à sa vie. Elle en a fini avec son job de narratrice, c'est sa vie qui apparaît en fait, jusqu'à rouler même le lecteur.

"La vie, c'est un peu la séquence du spectateur".

                                                      Hedi Cherchour.

Le lecteur est piégé, déposé sur le chemin pour qu'elle poursuivre son destin, son "mektoub", comme elle le dit souvent au début du roman, en parlant de son père ; comme si en fait cette fin était une dernière farce faite à la fiction.

Les personnages taillent la route carrément.

C'était pas un roman, c'était une série télé et la fin toute pimpante c'est sur un offshore rouge, super visible, qu'on voit partir tout ce beau monde. Il "n'y a plus d'obstacle", dit encore Farida. "Pas de mur en mer", vous vous êtes toutes et tous faits berner les gens ! L'esprit de Yanis le flambeur est plus que jamais présent, sa trace comme une nappe de gazoil sur toute la Méditerranée d'aujourd'hui.

Il a floué tout le monde le livre. Mais en même temps, ça réussit un doublé avec le fait que ça se passe plutôt bien. La fin est bien, c'est une belle fin, presqu'un conte de fée, parce qu'il faut que ça se passe bien, comme une peau qu'on a fini par retirer. Une peau crasseuse dont on se débarrasse enfin dans la mer, pour vivre d'autres aventures. La honte est presque partie. Elle est partie grâce a la mort (Farida au terme du voyage ferme les yeux, ce n'est pas pour rien que c'est dit! Elle ferme les yeux et dit : "on va peut-être tous crever, il n'y aura plus d'histoire,..." c'est-à-dire il n'y aura plus d'emmerdes.

Fin de l'écriture.

 

 

Extrait de Dedans

Le jour où je suis né j’ai fait la découverte de me penser en moi pour moi. J’avais la pensée qui tournoyait et je ne savais pas comment l’attraper alors je ne l’ai pas attrapée. Je l’ai laissée aux autres et j’ai pensé très fort à elle. Je voulais tout lui donner mais je n’avais rien. Elle n’en voulait pas d’ailleurs. Mais elle le prit quand même. Ça grossissait dans mon ventre. Elle était rose. On pouvait lui faire des guiliguilis. Non. Je ne crois pas qu’on pouvait lui faire des guiliguilis en vrai. En vrai la pensée n’est guère pour les guiliguilis. C’est dommage. Car c’est bien les guiliguilis. Parfois quand j’étais dans ma pensée je voulais que tout d’un coup je devienne bête. Je faisais l’âne pour avancer. Je mangeais du foin et je me laissais aller à moi tout bonnement. J’aime me laisser à l’âne qui est en nous. En nous tous il y a un âne qui respire. Mais il n’est à personne. Moi j’avais le mien. J’étais moi-même devenu lui. J’étais l’âne et le foin et je mangeais à perdre haleine. Je ne sais plus si c’est comme ça qu’on dit. Sans doute on m’a dit qu’il fallait que je me taise. Que j’éteigne la lumière. Sans doute il faudrait que j’aille donner à manger aux bêtes. À l’heure qu’il est elles ont déjà toutes nos noms. Seulement elles n’avancent pas. Elles pensent. Le fait de penser les rend différentes de nous. Nous nous allons vers un lieu puis un autre. Elles elles ne vont nulle part. Elles restent nulle part. Et moi je voudrais rester ici. Je voudrais vous l’expliquer et pour ça il me faut encore rester un petit peu avant de repartir à nouveau. Je ne sais pas ce qu’il faut faire. Il faut aller quelque part et puis il faut revenir et dès qu’on est revenu il faut à nouveau repartir. Moi je ne pars plus. Je continue de rester. Je n’en finis plus de rester. J’arrête comme je peux. Je me pose dans ma pensée. Je ne fais même plus le tour. Elle n’est pas entourée. Moi seul suis entouré. Comme retranché. Re-tranché de moi en ce moi retranché. Et je reste dans mon pré. Et je ne fais pas de cadeau. J’observe et je pense et je mâche. Je mâche à tout va la pensée qui est la mienne et qui ne fait pas de cadeau. Je me laisser aller à elle. Aller à elle c’est partir nulle part. C’est en rester là. C’est continuer l’arrêt. Ce n’est pas partir dans le reviens-y. C’est continuer l’arrêtement monumental. C’est finir de se taire pour parler en vache espagnole. Chacun a une vache espagnole en lui mais chacun a aussi un train. Les trains passent en dessous des vaches espagnoles. C’est en dessous de tout. Ça descend de partout. Ça bouffe à tous les rateliers. Moi j’ai ma vache et je vais dans mon carré. Mon carré pensé. Il bouffe le cul du monde par la racine. Un jour le monde se mangera la queue. Mais moi j’aurai encorre ma tête. Je ne veux pas m’arrêter en si bon chemin. J’étais parti sur le fait d’arrêter. Il faut que je continue. On continue en nombre si vous voulez. Moi je veux bien tout ce que vous voulez. Je veux surtout continuer. Continuer à meugler dans mon crâne de bœuf. Je veux bien continuer à penser mon animal en moi. Je veux penser mes veaux. Je veux penser les vôtres. Je veux penser vos veaux. Je veux me faire penseur de bêtes. De bêtes à cornes. Je serai le penseur moderne de la bête à corne. Je serai ma pensée en elle pour elle. Elle sera aussi en nous. On sera à quelques uns dedans. Quelques uns se penseront en moi pour elle. Quelqu’un en lui se fera du lard pour elle. On mangera du pâté de tête. On aura sa pensée bien ronde au fond des pantalons. On poussera sur elle. Elle ne nous repoussera pas. On la prendra pour ce qu’elle est. Elle restera au fond des pantalons. On lui fera de la place. On ne la laissera pas choir comme ça. Elle pèsera sur les mots. Elle aura son poids en mots. On ne les aura plus nous les mots. C’est elle qui les aura. C’est elle qui nous dira tout ça. Et nous on se laissera dire. On laissera la pensée de la bête à cornes nous dire. Et on sera heureux comme ça. Voilà. Pour le moment je reste un peu avec ma bête à moi. Ma bête à corne à moi est à l’intérieur. Pour le moment je reste un peu à l’intérieur de mes pensées. Près à foncer dans le tas. Je suis dans le tas de mes pensées et pour l’instant je réfléchis avec mes propres cornes. Elles respirent par la pensée. Elles sont à l’intérieur. Elles descendent de l’intérieur. Je me fais penseur encorné par les mots. Je suis avec mon cerveau. Je suis avec moi dedans le cerveau. Le cerveau me sert pour penser. Je me pense en me servant de ma tête. Je bouge mes jambes lorsque je me mets à penser qu’il faut que je me bouge. Que je bouge le bas de moi. Quand je bouge le bas c’est le haut qui dit de bouger. Bouge ton bas dit le haut. Il pense pour moi en bas. Le moi en bas pense moins. Il est commandé. Le commandant de moi est ma tête. C’est le commandant du bas et aussi le commandant du haut. Ma pensée commande. C’est elle qui décide si je fais encore le fou où si je me calme. Si je m’énerve c’est sa faute. Ma pauvre tête. Ma pensée est dans la faute perpétuelle. La tête est la faute de l’homme. Ma pauvre tête dit le pauvre homme. C’est elle qui traduit l’homme. Elle le traduit non plus en bête mais en idiot. Et c’est l’idiot qui réinvente la bête. Quand l’homme est débordé il agite son corps. Pour que ça fasse plus de débordé encore. Quand l’homme court après perdu. C’est là qu’il rejoue l’animal. Mais en plus inutile. C’est l’inutile qui rend l’homme. Et l’inutile comble sa bête. Mais la bête est le comble de l’homme. Tandis que l’inutile n’est pas le comble de la bête. L’homme s’agite. Il s’éparpille. Il ne sait plus où donner de la tête. Il est comme le singe avec des documents sous le bras et qui va chercher un tampon. Il est l’animal en vraie déperdition. Sa déperdition est son honneur. Il faut qu’il sauve sa peau. Pour ça il lui faut le cerveau. Il est avec son cerveau comme un coq en pâte. Il sait qu’il peut compter sur sa pensée qui guide ses pas. Sa tête qui dit tout comment il faut faire dans la vie. Il est comme le paon. À pousser un caddie. Il sait comment il peut compter sur elle. Il comptera pas sur le caddie. Il n’est bon qu’à penser. Pas le caddie. C’est lui qui n’est bon qu’à rien et surtout qu’à penser. C’est l’homme en cerveau. L’homme en être dedans sa tête. L’homme qui se fait pousser le cerveau en lui. C’est lui qui pousse dedans. Il pousse dedans son être. Pour que ça pense. Et pour que ça pense faut que ça pousse. Et c’est l’idée qui germe. Je tombe moi-même dans le panneau. Dans le panneau de la pensée qui sert. Dans l’être qui germe dans ses panneaux de pensées. On est servi. C’est la pensée qui germe un homme. Ou bien qui le pourrit. L’homme tout germé de lui est un homme pourri de pensées. Ou c’est l’idée du lui qui pousse. Et qui pourrit la vie. C’est la poussée du moi qui meurt dans l’œuf. Dans l’œuf de la pensée pourrie. On ne sait plus trop. On ne sait plus qui a commencé à pourrir l’autre. On sait seulement qu’on ne sait plus. Quand on y réfléchit. On n’y réfléchit plus. Ça pense tout seul. Ça pense seulement pour soi. On sait qu’on peut compter que sur la tête pour ça. Jusqu’à ce qu’on perde la boule. Après qu’on a perdu le cerveau on ne marche plus de la même façon. On est tout retourné. On retourne à la bête. On est vraiment dans le soi recroquevillé. On est dans le dehors à chercher la nourriture. On renifle. On est un chien. On pisse contre les murs. On n’a plus besoin de savoir où sont passées les ampoules. On voit clair en pleine nuit. On chante tout le temps. On est un petit peu comme mort. On a de la bave et puis du sang partout. On glisse. On va dans un petit trou. On voit tout le petit trou. On est lui-même. On est nous en lui-même. On est son nom le petit trou. On est un petit trou vivant dans le dedans tout mort de nous. Le petit trou veut aller dehors. Il veut vivre les dehors. Il veut multiplier son dedans en dehors. Il veut retourner à la boule. Il veut baver en boule. Et puis en petits trous. Il veut baver de tous les petits trous du monde. Du petit monde en lui. Il veut devenir le grand de tous les petits trous de monde qu’il y a en lui. Il veut devenir le chef de nous les petits trous en lui. Le chef du monde. Du petit monde à trou. Le monde est ainsi plein d’erreurs qui nous comblent. C’est comme du gravier. Le gravier veut combler tous nos petits mondes. Nos petits mondes à trous. C’est ça qu’il veut. Il veut tout faire parler. C’est du gravier à nous remplir les trous. Tout ce qu’on dit remplit le trou qu’on parle. Avec son gravier et après on rebouche le tout. On est tout au fond de nous. On est bouchés à l’émeri au fond du nous. Le nous troué du fond sans fond qui fait le on. Au fond du lui en trou où on est nous noués. On est en trou. On est nous-mêmes en lui le trou. Et plus on est nous et plus on est un trou. Le trou du lui qu’il y a en chacun de nous.

solo gros trou

 

La petite bande des écrits, les doigts et l’écrire-bien qui vient dans du pas-nous.

 

Poème-brouillon pour préparer le son de la pensée qui vient dans l’écrituré.

 

Nous déparlons depuis la mort de nous.

 

La poésie est une petite bande et nous écrivons à partir de là. Nous écrivons depuis nos mains, depuis la petite bande des doigts qui vient parler dedans nos bouches. Car la poésie vient dans la bouche pour faire parler les dehors. La poésie c’est la petite bande qui vient des dehors par la bande des morts et nous écrivons, c’est-à-dire nous traçons, nous eructons, nous gesticulons, nous dessinons, nous verbigérons, nous peignons des langues vers les dehors.

 

Puisque la poésie c’est animer la petite bande en nous.

 

La bande des écrituries depuis des parlers qui sont venus mourir en dedans de nous.

 

Et la poésie c’est cette petite bande des morts qui nous pousse à vivre à l’air libre de l’écrit pour parler dans les petites langues en nous, car la poésie c’est les petites langues qui parlent à l’intérieur de nos bouches.

 

La poésie c’est le vide qu’il y a dedans nos bouches car on ne pourrait pas écrire sans le vide.

 

Si dedans n’était pas vide on ne pourrait rien faire que se taire et laisser tout le parler nous remplir.

 

On pourrait que papoter et la poésie ça n’est pas que papoter, la poésie c’est se taire aussi.

 

C’est se taire dans tout le papoter.

 

La poésie c’est faire du papotaire contre tout ce qui veut nous parler.

 

La poésie c’est faire un gros trou de papotaire dans tout ce qui voudra toujours parler sans nous.

 

 

Petite bande est dans les doigts. Petite bande c’est la main dans laquelle poussent des morts qui viennent dans des doigts non-nôtres. Nous sommes avec les doigts non-nôtres qui s’agitent depuis la bouche non-mienne. Nous parlons depuis un non-nous fait des morts non-nôtres avec une bouche non-mienne.

 

Nous ne sommes pas nous-mêmes à parler les langues mortes sauf à faire ressortir depuis les dedans des écrits qu’on trace sur les mains & la bouche.

 

Le parler est une bande qui parle. Le parler est dans les doigts non-nôtres qui viennent dans l’intérieur de nos bouches. Nos petites bouches écrivent depuis les morts qui poussent dans les mains qui s’agitent depuis dehors pour nous écrire vers dedans. C’est nous qui écrivons en dedans pour que se dessine le poème qu’on entendra dehors.

 

Ecrire depuis la main la bouche.

 

Ecrire depuis la bande des parlers qui passent.

 

Ecrire depuis les voix mortes qui poussent de partout.

 

Ça pousse depuis dehors et ça va vers nous. C’est un nous dans l’écrit dessiné. Un nous dans le peint le dessin et l’écriturien qui sortent par la bande. La petite bande des écrits et parlers morts qu’on fait vivre en poèmes.

 

Nous écrivons depuis la tête qui parle en nous. La tête et les membres. Nous écrivons depuis la bouche et les doigts dans les mains. Nous poussons dans l’écrit depuis les morts qui parlent de partout. Ça pousse à sortir dans les langues qui traversent le vivant par l’écrit le parler le dessiné. Nous écrivons des poèmes délabrés. Nous dessinons depuis les littératuées qui sortent de nous par la bande. La petite bande des poèmes qui nous sort de partout.

 

J’écris depuis la mort de nous. La mort en bande dans les paroles qui viennent nous mourir dans l’écrit. J’écris depuis la mort de moi qui bande dans les doigts. J’écris depuis la bouche et les mains non miens. J’appartiens aux langues mortes miennes qui viennent de dehors. Le dehors vient dedans pour sortir mes écrits des organes. Tous les organes veulent sortir du corps quand je parle.

 

Petite bande est dans les doigts. Petite bande est la main. Petite bande c’est les morts qui nous poussent dans la main. La main pousse dans la bouche aussi avec la petite mort. Toutes les paroles viennent nous mourir dedans. Petite bande est la lutte contre les parlers morts en nous qui viennent des dehors.

 

Comment écrire avec les mains. On ne peut pas vraiment écrire hors du dressage. On a dressé nos mains. On nous a dressé les mains pour l’écrire-bien. C’est dans l’écrire-bien qu’on vit avec nos mains. Nos mains remplies de morts et nous dressés à remplir l’écrire-bien. On remplit l’écrit de notre adresse. Nous nous adressons aux morts en parlant dans l’écrire-bien. Mais les morts entendent rien. Ou bien c’est nous. C’est nous qui pipons rien. On pipe rien des morts qui peuplent nos mains tout ça à cause de l’écrire-bien.

 

La poésie veut faire un gros trou dans tout ce qui parle en nous.

Petite bande, éditions P.O.L, mai 2023

petite bande pol

« Petite bande » est constitué d’un ensemble de textes, de poèmes, de phrases sur les doigts, les mains, les visages. « Petite bande » est formé d’écrits, souvent dessinés autour de profils « perdus ». « Petite bande », ce sont des dessins « écriturés », faits de binettes et de mots écrits à la main ou tapés à la machine. « Petite bande » est fait d’écrituries, d’échos de voix sur la montagne, de pensées projetées par les éléments, beaucoup de traits, de coups de feutre, de tracés au blanco sur des pages noires. Il est question de lumière, de formes ; ça questionne les dehors, les dedans. Le thème qui revient est celui de l’écriture, celle qui vient des dedans. Les paroles, elles, viennent des dehors. Les morts, eux, sont partout, qui parlent même en nous. Il est beaucoup question de corps aussi, de rire aussi, et de poésie. « Petite bande », c’est la poésie, la poésie qu’on lit ou qu’on regarde. « Petite bande » parle de l’écrivain, de l’artiste, à qui Charles Pennequin tente de rendre hommage, à travers des chapitres et des styles différents, et par des poèmes ou des dessins. Des dessins-poèmes.

La Troisième main - Expo de Marcel Lubac à Villeneuve d'Ascq

La Belle époque expose Marcel Lubac

sous le titre : La Troisième Main

Peintures, dessins, volumes et estampes de Marcel Lubac

accompagnés par des textes de Charles Pennequin

VERNISSAGE LE SAMEDI 25 MARS 2023 DE 16H30 A 21H00

 

Lubac

L’exposition se déroule à L’isolée (galerie de La Belle EPoque), 17 Chemin des Vieux Arbres à Villeneuve d’Asc.

Elle est visible du 25 mars au 6 mai les vendredi et samedi de 15h à 18h30

ainsi que sur rendez-vous en nous contactant au 06.09.96.71.47 ou labelle.epoque@free.fr