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RACONTERIES chez ABRUPT, parution le 15 mai 2025.

Dans la voix, la langue résiste à la littérature. Par cette manière de retourner la table du sens, la voix déploie tout ce qu’elle ne peut pas et l’offre négativement à qui sait l’entendre. Avec l’incertitude de l’onde sonore qui se fracasse. Des interstices qui se veulent continents. Tendre l’oreille et observer le signe brut, creux. Lui cracher à la figure. Cracher à la figure d’un signe, c’est comme cracher à la figure d’un fantôme. C’est un geste qui nous traverse plus qu’il ne traverse le monde. Jusqu’à faire perdre toute figure, toute fixité aux choses. Toute fixité à l’intérieur des choses. Par cette langue qui va au réel, et revient jusqu’au-dedans de nous pour libérer de l’espace. De l’espace pour une dialectique du dedans et du dehors. De soi et des mots. De soi et des morts. Et laisser entendre quelques raconteries qui montent comme des vagues et s’élancent — vers nos oreilles ? — en pétillant.

https://abrupt.cc/charles-pennequin/raconteries/

antilivre

L'auteur avait quitté la place, livre de Camille Escudero

L'auteur avait quitté la place

(cliquer sur le lien pour accéder à la page sur le site des éditions)

Texte de : Charles Péguy

Encre de : Camille Escudero

Collection : Vu par n°5

Dimensions : hauteur : 20 cm    largeur : 21,5 cm

76 pages, reliure artisanale pliée/collée

Parution avril 2025

​Editions Aux cailloux des chemins

Prix public 25 €

(Frais de port 3€)

ISBN : 978-2-493404-17-6

 

Aux Cailloux de Chemins

 

Adresse postale

 

24, avenue Charles de Gaulle

 

33520  BRUGES

 

Tél : 06 74 84 83 65

 

Mail : contact@aux-cailloux-des-chemins.fr

clio escudero

 

Trognes de mots, Capses réalisées par Gilles Olry & Charles Pennequin

Le 16 avril 2025, à la galerie El Taller treize, à Ille-sur-Têt, durant le festival l'Illa dels poetes d'André Robèr, il y aura la présentation d'une boîte ("capsa" en Catalan) intitulée Trognes de mots, faite par Gilles Olry & Charles Pennequin et regroupant des dessins & peintures originaux, essentiellement de Gilles mais aussi quelques "binettes", dessins de profils, ainsi que des textes sur des papiers "fumier d'âne", "écorce de mûrier", papier de riz ou Aquari plantable ou d’herbes de l’étang (également trois tapuscrits originaux sur papier triplicopiant). Est inclus aussi un fanzine réalisés par les deux artistes (en tout il y a environ une vingtaine d'oeuvres réalisées dans chacune des capses - 16 en tout - numérotées et signées). Lire ici le descriptif des capses, une collection initiée par Esteve Sabench et André Robèr. sur le site Paraules.

 

Gilles Olry :

Smack M/M on canvas 130x130cm (image sur le site de l'artiste, https://www.gillesolry.com/)

smack

Payez-moi à rien foutre

Alors moi c’est une question qui m’intéresse le travail qui m’intéresse en tant que par la définition que c’est la notion de labeur production efficacité mal formé au démarrage fils d’agriculteur par rapport au rythme animateur culturel y a un décalage total dont on se débarrasse pas forcément j’ai moins de mal à comprendre le travail de l’agent de ménage il lui faut une machine y’a une limite physique grâce au ciel au syndicat on aménage mieux gérer cette limite physique ça reste dans la tête par rapport au travail intellectuel

c’est une question intimement intime

je me place pas froidement mais c’est une question intime produit pur du travail intellectuel il pense mais pendant que tu pense porte les chaises ça t’empêchera pas de penser si tu portes une chaise non ? parce que je viens d’une formation professionnelle sociale on se débarrasse d’autant que dans l’agriculture y’a un problème de saison y’a un problème de climat donc on peut penser en conduisant le tracteur

y a l’climat qui donne des ordres y’a la saison qui donne des ordres et puis y a une espèce de rapport à la chose qui se traduit autant en espoir qu’en désespoir faut l’faire quoi on s’met en lien physique avec les choses labourer un champ on le voit de suite le champ on voit le travail on voit sa taille et puis on voit avec quoi on va l’faire

on sait l’temps qu’on va y passer et si j’ai envie d’me reposer la tête j’écoute france bleue pendant le semi de céréale

y a un certain côté idéal à être dedans et tout ce qu’on peut mettre derrière le dedans on habite là donc on est en plein dedans on a la tête dans le guidon du tracteur et même maintenant si j’ai pas suffisamment rencontré les gens mais on est dedans quand même et quand on fait quelque chose on fabrique de la société

et si on s’en extrait on rate on rate un truc moi j’ai raté moi comme vous me voyez j’ai raté un tas de trucs ben voilà maintenant comme vous me voyez j’ai pas les deux pieds dans le même sabot on rate mais on avance et puis voilà moi j’ai dû transférer la question de saison et de climat à la question de saison artistique maintenant je suis directeur de saison artistique et je plante des spectacle et j’attends qu’ça pousse

cependant j’ai quand même une sensation d’urgence à chaque instant

j’suis pas calé sur tous les trucs mais je vais apprendre j’apprends avec les cadres qui m’entourent qui m’explique là par exemple je dis son truc il est à moitié fou et faut faire gaffe au public on a des publics faut en prendre soin alors je lui dis à l’autre toi t’es à moitié fou toi tu crois qu’écrire c’est à la marge si écrire c’est à la marge tout est à la marge et si sa phrase elle est pas finie à l’autre qu’est-ce qu’on fait ?

et si sa phrase qui est pas finie elle va durer trois heures après qu’est-ce qu’on fait on est en heure sup heu en récup’ heu quoi ?

parfois on s’frotte à des réalités on a l’dos au mur on s’frotte à la réalité qu’est-ce tu veux on parle tellement de la sécurité qu’on va finir par avoir réellement la trouille des mauvais idées y’en a des tas y’a des tas de possibilités dans les mauvaises idées on demande aux mecs de casser tout entre lundi et le vendredi et le week-end lâchez-nous la grappe

moi j’trouve ça normal pour le gars qui est dans une chaîne en train d’entasser des poulets et s’péter tous les membres

faut agir sur les deux sur le proposant et sur le disposant

il singularise le rapport d’un lieu avec la société j’apprécie les moyens qui m’sont donnés ça c’est très emblématique de ce que j’aime gérer le personnel c’est aussi gérer les angoisses j’peux pas dire tout c’est impossible et puis je sais qu’après le groupe s’éclate dans le couloir

c’est difficile de répondre à l’instant T à une question si on n’a pas une idée de ce que ça va donner dans 2 ou 3 ans

plein de temps de rencontre plein de temps de rendez vous plein de temps de réponse à l’interne mais y’a aussi l’externe en amont y’a porter l’projet dans des lieux formels je porte le projet j’le lis j’le défends j’obtiens la signature

leur raconter pour voir où ça frotte et pis y’a l’informel le pince-fesse comme j’dis parfois y’en un mec qui va débloquer une heure ou deux sur un thème j’ai p’têt‘ capter une phrase ou deux glaner une info mais dans l’couloir on va croiser les collègues on va croiser les institutions c’est plus intime que le public-relation parce que c’est de la relation

faut qu’j’intègre la nécessité de réunion ça m’les brise menu recevoir les gens répondre à des questions à tisser des liens à repérer des artistes à construire des projets à tout d’un coup ramasser tout ça et ça devient un projet un programme à convaincre à mettre les choses en ordre à animer l’équipe pour que le projet se fasse à temps que les résistances s’estompent que les gens se sentent valorisés qu’ils se sentent bien dans leur boulot c’est une énergie qui n’est pas la même que labourer un champ

alors y’a un sentiment permanent c’est d’être en retard

pointer les endroits où j’suis ce qui tue la société aujourd’hui c’est le manque de satisfaction labourer un champ c’est très satisfaisant dans mon village y’a un gars qui grogne

calculer ses primes c’est un boulot de merde c’est pas satisfaisant ils exposent sur des trucs techniques sinon c’est trop difficile expliquer la danse c’est trop compliqué la société dans son ensemble ne reconnaît pas qu’il y a un travail ça m’fout la gueule en l’air

est-ce que vous imaginez qu’on peut nous là se mettre tous en chantier pendant quinze ans pour construire quelque chose que nos enfants pourraient fêter dans cent ans

regarde le jour où les crs sont venus nous taper dessus pour enlever les machines tout rennes ils étaient là hein

payez moi à rien foutre

 

C'est la ponctu.

Lancement de la collection Fragments du bord du Monde

Culture, Bibliothèque, Conférence/Rencontre

Jeudi 26 septembre à 18h30, rencontre avec l'auteur du premier livre de la collection, Charles Pennequin, pour le livre, C'est la ponctu.

Bibliothèque Carré d'Art - Grand Auditorium (-1) 

Entrée libre, sans réservation,
dans la limite des places disponibles.
Place de la Maison Carrée, Nîmes

 

Charles Pennequin est poète. Il commence à écrire dans
les années 90 et s’intéresse très tôt à la poésie sonore.
Il explique que ses premières lectures étaient précipitées,
du fait de la tension qu’il ressentait face au public, de la peur
de lire. Cette rapidité, cette manière de précipiter le dire,
sont devenues peu à peu l’un de ses traits caractéristiques.
C’est la ponctu. est un texte inédit, premier ouvrage de la collection
«Fragments du bord du monde » édité en 2024 par l’ésban
(40 pages, 5€).