Nous sommes le chant du manque à soi
le chant du chaînon reversé au vide
de Je. Nous sommes le chant
de la somme de l’appartenance
à rien. De la division chantée dans
dans le vide de l’individu.
L’individende du Un
vendu à tous les vents.
Nous sommes le chant des plus-tais-rien
qui habitent le Taisant
tout en parlers de travers.
Tous nos lieux sont envahis
par les lointains.
Il y a cet espace
qui est au-dessus de nous
et qui fait toute la respiration
comme une langue qui passe dessus
nos chants de division.
Nous croyons observer les étoiles
alors que ce sont les lointains
qui nous observent.
Nous ne sommes que de vieilles observations
qui n’ont plus cours.
Chaque lieu est un espace aveugle
à l’observation en cours
puisque nous vivons
dans des lieux écrasés
et que les lointains
nous cernent de près.
Nous sommes écrasés en nous-mêmes
car nous ratatinons la vie
tout au fond.
Le fond de nous
forme une boule
et nous la prenons comme étant
notre propre lointain.
Puis nous roulons cette boule
sur nous-mêmes
comme un petit tapis.
Nous nous sommes cachés dans la vie
du petit tapis.
Nous faisons semblant
de venir de tous ces corps célestes
alors qu’il y a une autre matière en nous
que nous cachons
à nous-mêmes.
Nous la cachons aussi
à tous les corps célestes
en faisant briller nos existences.
Nous voulons briller dans l’existence
pour ressembler à tous les astres
et même les trous noirs
car les trous noirs font aussi part commune
avec l’existence qui brille au firmament.
Mais nous ne sommes pas
de ce firmament-là
au fond de nous-mêmes.
Au fond de nous-mêmes
il y a ce trou qui ne brillera jamais
dans aucun firmament.
Au fond de nous-mêmes
il y a cette matière inconnue
à nous-mêmes
et qui défie l’énergie du vivant.
Au fond de nous-mêmes
il y a une existence qui ne brille pas
dans la vie et nous la cachons
à nous-mêmes.
Car nous-mêmes nous pensons
que nous appartenons à tout sauf
à l’énergie du vide.
Nous-mêmes nous pensons
que nous agissons depuis
nos organes qui proviennent
des rognures d’étoiles.
Mais nous ne sommes pas totalement
de cette terre
et donc nous ne sommes pas totalement
des rognures non plus.
Nous sommes plutôt des rognures
venues d’un autre horizon
que celui des étoiles.
Nous sommes des rognures venues d'ailleurs.
Et des bêtes se cachent dedans
Des bêtes se cachent en nous-mêmes.
Elles sont venues de loin.
Des bêtes nous ont montré le cosmos
depuis nous
Alors nous sommes aussi
devenus des bêtes
à fuir le monde.
Il a fallu apprendre à nous cacher
c’est alors que nous sommes venus
dans la vie.
La vie est une bête
dans laquelle nous croyons
nous cacher
du reste de l’animalité.
Nous sommes ainsi venus nous cacher
dans la vie car nous avions
des ennemis qui nous poursuivaient
depuis le Cosmos.
Cela ne nous ressemblait pas
d’être poursuivis
et d’avoir des ennemis
du Cosmos.
Cela ressemblait plus aux bêtes
qui ont au fur et à mesure
pris notre place dans le vivant.
Elles nous ont remplacées
depuis notre bouche et nos mains
ainsi que depuis tous nos organes.
Il nous a donc fallu faire taire
la bête poursuivie
en nous pour reconquérir le corps.
Il nous a donc fallu aussi nous cacher
dans le vivant à notre tour.
Nous autres, les vivants
par dépit, devons apprendre
à avancer masqués.
Que tout notre corps
soit notre masque.
Que toute notre personnalité
ne soit qu’en masque
et que nous voyagions à l’intérieur.
Nous devons voyager
en nous-mêmes
tels des parasites
de l’individu.
Individu = vide déversé des plusieurs
dans tout le Un qu’on a en moins
individu somme des en-moins
dans le reste des dus.
Individu somme
de toutes les absences
qui le composent.
Individu somme
des chances qu’on a
à chanter son divisé
dans l’existence
double zéro.