Parfois ça se termine en queue de cerise aussi. Donc il faut juste appuyer ce qu'il faut. Il faut juste caresser la cerise en fait. C'est bon de savoir qu'on peut caresser une cerise comme on veut sans savoir comment ça va finir. ça finira par une descente sans doute. à moins que ça nous remonte déjà. on descendra mais sans dévaler une pente. C'est bon de savoir qu'on vit grâce à une cerise. Grâce à son inertie à l’évènement. Si je caresse cette cerise c'est que je suis en vie. C'est ce que je me dis. Je me dis si je suis prêt à frôler la cerise c'est que je suis encore vivant. Je sais combien il est important de le savoir. On regrettera peut-être un jour ce moment où je caressais cette cerise sans y penser. Alors j'y pense. Comme ça je ne le regretterai pas. J'aurais pu y penser avant. Penser aussi à ça en d'autres moments. Au lieu de ne penser qu'à moi. J'aurais pu ne penser qu'aux cerises. Je me serais dit finalement je suis en vie. Quoique je fasse. Je ne regretterai pas aujourd'hui de ne pas y avoir pensé hier. Puisque je le pense aujourd'hui. Je le pense plus qu'hier. Plus je pense et plus je me fais de la bile pour demain. Le fait de regarder précisément cette cerise me fait souffrir atrocement. Je ne sais pas ce qu'il adviendra après. Quand je l'aurai oubliée. Je ne sais pas si ce sera encore pareil. Peut-être qu'on changera un jour. On ne préfère plus y penser. D'habitude on appuie sur une cerise et on s'intéresse peu à ce qu'il advient ensuite. après l’avoir mangée. Est-ce qu'il y a quelqu'un qui mange d'une autre façon que moi cette cerise. Est-ce qu'il y a quelqu'un qui se questionne autant que moi face à un fruit. Est-ce que quelqu'un peut autant souffrir que moi en la voyant. Est-ce que quelqu'un souffre déjà rien qu'en se voyant lui-même. lui-même en cerise. En se voyant appuyer dessus. En se voyant la caresser. Est-ce que quelqu'un la caresse autant que moi. Est-ce qu'on s'en sert uniquement pour manger. Moi je m'en sers pour penser. Je pense à cette cerise dès que je la touche. Je me dis à cet instant là comme c'est merveilleux. Je suis en vie. Je continue à caresser la cerise. Je pense. Bientôt elle sera différente la cerise. Ou alors c'est nous qui auront changé. On aura d'autres chats à fouetter. Chacun fait ce qu'il a à faire. Moi je pense à ma vie. La cerise pense à son noyau. Ou alors quelqu'un y pense fortement aussi. Tout le monde s'est sans doute un jour arrêté sur un noyau pour se poser des questions. On se pose des questions devant tout un tas d'objets usuels. Aujourd'hui je me pose des questions sur le noyau de la cerice. ça change. Grâce à lui je me pose des questions sur qu'est-ce qu'il fout là. Qu'est-ce que j'en ai à foutre des noyaux. Je me fous de savoir si quelqu'un va de nouveau bouffer de la cerise. Je me fous pas mal de savoir si la cerise sert à autre chose qu'à faire un noyau dans la pensée. Ça résiste à la pensée. Ça fait des noeuds dans la tête. J'ai mes noeuds ils sont nombreux alors je peux tout dénouer pendant des heures sans embêter personne ni même appuyer sur un quelconque noyau de cerise. Je peux vivre dans ma pensée tout seul en me passant de noyau. on se passe de noyau comme on se passerait de vivre. Vivre avec des cerises. Je voudrais vivre dans ma pensée seule. Je voudrais être seul en elle. Je voudrais qu'elle me pense et je voudrais penser en elle. Je voudrais qu'elle m'habite et je voudrais pouvoir penser en moi pour moi seul. Je voudrais être le seul à me faire savoir dans ce foutu pétrin. Je veux créer mon propre pétrin à moi et me faire savoir par moi seul. Je veux me faire à moi m'avoir dans mon savoir. Je veux pétrir un moi à moi et penser les noyaux de la tête pour moi seul. Même si les noyaux viennent parfois d'elles ils viennent aussi de moi. Ils sont pour moi seul. Tout au moins je voudrais le croire. Je pense qu'ils veulent tous que je pense pour moi seul. tous les noyaux. Le fait qu'ils veulent que je pense pour moi seul fait que ça pense autrement en moi. Ça me fait penser différemment de moi à moi et vice et versa. Ça me fait me faire voir ailleurs en moi autrement. Ça me fait que je me fais de la bile autrement pour lui que pour moi. Pour moi je me serai fait moins de bile. J'aurais fini par comprendre qu'il ne voulait pas de moi. Ce moi qu'il voulait de lui seulement. C'est moi qui voulait de lui. On se le voulait pondu par nous. On voulait se pondre un nous dedans pour soi seulement. C'est lui qui le disait à moi. Qu'il se voulait pour lui seul en lui-même et que j'aille me faire voir chez les grecs. Seulement je ne me ferai pas voir chez les grecs comme ça. Je résiste à moi. Je ne veux pas m'en aller comme la cerise s'en est allée. On l'a su quand il tripotait cette fichu cerise. on a su tout de suite où ça devait l’emmener. C'est la cerise qui l'a emmené quelque part. Il voulait faire un tour. Il voulait prendre l'air. La cerise n'était pas contre. On aurait voulu voir ça. Seulement vous avez manqué le début. Peut-être qu'un jour on nous expliquera tout sur la fonction de sa cerise. Peut-être qu'il a des fonctions bien à lui qu'on ne connaît ni d'Eve ni d'Adam. Peut-être qu'Eve ou Adam avait déjà des cerises et ça les aidait à penser. Ils pensaient être deux à cette époque. Ils ne pensaient qu'à eux deux. Ou alors ils étaient à deux doigts de le penser. A force ils auraient pu être à deux doigts de le croire. A force de penser pour eux deux ils auraient dû finir à un. Ils auraient fini tout seul à force. Mais ils ont fini à plusieurs en chacun d'eux. Et il n'y avait rien pour dire pourquoi ni comment. Tout le monde cherchait et à force de chercher le pourquoi du comment les rangs grossissaient et on ne voyait plus rien dans la pensée. Car elle était remplie de noyaux. On faisait de grandes découvertes. On avait la pensée qui tournoyait dedans. Et on ne savait pas comment l'attraper alors on ne l'a pas attrapée. On l'ai laissée paître dedans. ça a grossit longtemps. Comme dans mon ventre. Elle était rose. On pouvait lui faire des guili-guili. Non. Je ne crois pas qu'on pourrait lui faire des guili-guili en vrai. En vrai la pensée n'est guère pour les guili-guili. C'est dommage car c'est bien les guili-guili.