Et ce texte ne sera pas dedans :
Dégommer
Aujourd'hui j'ai décidé d'écrire sans plus arrêter, d'écrire le plus longtemps possible, d'écrire jusqu'à avoir les mains en sang, mais je n'aurai jamais les mains en sang à cause de ça, j'ai déjà du sang en commençant, car rien qu'en commençant je pense sur quoi ou à qui je pourrais écrire et donc j'ai déjà du sang sur les mains, car c'est à toi seule que j'écris et je t'écris rien que pour tu me répondes, un jour ou l'autre tu finiras par me répondre car tu en auras marre, là je vais écrire jusqu'à ce que tu n'en puisses plus, tu ne répondras pas et malgré tout tu n'en pourras plus, alors moi je continuerai d'écrire jusqu'à ce que tu lâches, c'est comme une voiture, je vais écrire pour te voiturer l'esprit, je vais prendre ta tête dans un étau et ta cervelle va s'écraser, tes petits bouts d'os du crâne vont finir par craquer et ta cervelle va se comprimer et elle va splatcher dans toute la pièce, ça sera dégueulasse, du coup tu as intérêt à me répondre, tu as intérêt car sinon tu ne ressembleras plus à rien quand j'en aurai fini avec toi, là pour le moment tu as encore une bonne gueule, pour le moment on peut dire que l'on ne s'aperçoit de rien ta petite gueule est toujours aussi belle, ton intelligence est intacte, le vernis de ta culture semble encore te tenir hors de l'eau, mais bientôt tu vas faire le grand plongeon, bientôt tu vas passer l'arme à gauche, tu vas te noyer dans ta bêtise crasse, tous les êtres que tu rencontreras seront dans la bêtise crasse avec, tous les ignobles individus que tu promènes de ville en ville, seront comme des rats, et toi tu ne seras qu'une rate parmi des milliers de rates, je pourrais voir plein de rates bien plus belles que toi, les faire venir dans mon trou à rat et leur donner bien plus qu'à toi, à toi je t'ai déjà beaucoup donné, beaucoup trop je t'ai donné, la vie pour que tu me méprises, tu es le mépris incarné, tu méprises tous les hommes que tu croises car ce que tu veux c'est te débarrasser d'eux pour qu'on ne voit que toi, mais je pourrais faire en sorte que tu disparaisses une bonne fois, je résiste encore car j'aime te regarder, j'aime voir tes petits doigts dodus, j'aime voir tes petites paupières comme un bébé, j'aime voir tes belles dents toutes blanches comme un bébé, mais là ta dentition commence légèrement à se tordre, on voit déjà que ta bouche va se plier bizarrement et te faire un palais trop incurvé, on devine déjà les dégâts de la vie en toi, on voit que tu vas y passer, c'est-à-dire que tu vas vive faire ta vie de petite rate au foyer, une rate de foyer avec un petit mari tout rat et tout marri qui va bien te faire mariner dans son jus glauque de mari-rat, un petit mari tout marri-rat mais qui croit encore aux « valeurs universelles » que sont le mariage, le ménage et les couches, tu vas bientôt te coucher et enfler et bientôt mettre des robes de ratte à fleur, tu vas cultiver tes tomates de ratte et écouter la bonne musique ratte, petite animal bourgeoisant, tu vas bientôt vivre tout platement et bourgeoisement, ça te pend au nez, au museau ça te pend, bientôt tu vas ne plus fréquenter les alcooliques et les maboules, ni les pervertir dans les chiottes des bars mais tu vas bouffer le ronron de la vie en couple et t'intégrer à la platitude culturelle de tes amis couples et tous ces couples comme toi seront grossiers, on voit déjà ta grossièreté pointer, on devine déjà qu’il n’y a plus rien qui t'intéresse, car tu as cru brûler la vie mais tu n'as rien brûlé du tout, tu t'es juste servie de moi, de ton rat crevé, tu as piqué la vie du rat crevé et son pognon et toutes ses idées, tu as massacré mes idées et toute la fibre et la folie et l'innocence de moi quand je te voyais pour simplement vivre et emmener les choses, quand je voulais simplement respirer dans la vie et foncer avec toi, tu as tout fait pour flinguer ma personne c'est pour ça que je vais ici continuer à écrire à creuser à meurtrir les pages jusqu'à ce que tu te manifestes, tu vas finir par ouvrir la bouche et me demander pourquoi j'agis ainsi, pourquoi je te fous pas la paix, mais si je te fous la paix tu arrêteras simplement de souffler petite bête à bon dieu, si je m'arrête s'en sera fini de toi, de ta belle face de ratte, il vaut donc mieux que tu t'arrêtes de vivre autrement, c'est-à-dire que tu exploses littéralement sous mes doigts, que ta face de ratte se défasse autrement, mais en de défendant, ne te laisse pas faire, résistes un peu sinon, dès que je pose ce stylo, je vais pas te rater,